Ça y est ! La saison de la truffe noire du Périgord est bel et bien lancée. Le village de Lalbenque (Lot) a donné le départ, ce 3 décembre, avec le premier marché de l’année, qui a réuni une vingtaine de producteurs et la foule habituelle des restaurateurs, négociants, professionnels des métiers de bouche, télévisions et badauds. Il en sera ainsi tous les mardis de décembre à mars, avec le marché de lots pour les professionnels (ouverture des transactions à 14h30 sonnantes) et le marché de détail à partir de 15h.
Si l’on en croit les producteurs du premier marché 2024 à Lalbenque, cette nouvelle saison s’annonce plutôt bien. Les pluies de la fin d’été ont été bénéfiques. Il faut maintenant que le froid s’installe durablement sur les truffières lotoises pour garantir de belles truffes jusqu’au mois de mars. Les premiers paniers se sont vendus entre 600 et 800 euros le kilo (environ 1 000 euros au détail).
Cela fait soixante-trois ans que le syndicat des trufficulteurs de Lalbenque, soutenu par la commune, organise ce marché aux truffes, devenu le plus important du Sud-Ouest. Plusieurs centaines d’acheteurs se succèdent durant la saison, parmi lesquels les plus grands noms de la gastronomie régionale. Au plus fort de la saison, cinquantaine à soixante producteurs font le déplacement tous les mardis, avec, au total, plusieurs dizaines de kilos de tuber mélanosporum.
Le rituel est chaque fois le même : les trufficulteurs sont installés dans la rue principale de Lalbenque (la rue du Marché aux truffes) après avoir fait peser et contrôler leurs lots. Face à eux, maintenus à bonne distance derrière une corde, les acheteurs ont tout loisir de juger du regard les lots de truffes, joliment présentés dans des paniers d’osier et protégés par une serviette au motif vichy rouge. A 14h30 précises, un coup de sifflet annonce l’ouverture officielle du marché. Les choix sont faits et arrêtés en quelques minutes. Une fois le marché conclu, vendeurs et acheteurs s’éloignent de la zone de présentation et vont définitivement concrétiser la transaction.
Bien que certains trufficulteurs vendent une partie de leur production hors du rendez-vous hebdomadaire de Lalbenque, par des réseaux de connaissances ou sur internet, le marché traditionnel résiste. Il s’est aussi ouvert aux particuliers qui peuvent trouver de la truffe au détail.
Pour consolider la tradition, le syndicat des trufficulteurs de l’Albenque, soutenu par la communauté de communes, a en projet de créer une Maison de la truffe.