Il faut se lever tôt pour trouver un Aveyronnais qui prononce « burgé » pour burger. Mais on saisit parfaitement bien l’intention de Thomas Saint-Léger, qui a décidé de faire du célèbre sandwich américain une spécialité gastronomique du Sud-Ouest. Pardon, d’Aveyron ! Car, dans son livre Burgé d’Aqui, le chef du restaurant Big Gachou, à Rodez, ne propose que des recettes de burgers n’intégrant que des produits du terroir rouergat. « Recettes 100% Aveyron ». C’est écrit sur la couverture. Pour un œil averti, la photo de couverture en atteste elle aussi. Ce Téton de Vénus est fait d’un pain au curcuma (d’Aveyron ?) et foie gras (d’Aveyron !), d’un steak haché d’Aubrac (probablement), de magret de canard d’Aveyron séché et de tome de vache Le chapelou (du Cantal… tiens ?!), de compotée d’oignons rouges et d’une sauce yaourt et confiture de figues. On ne va pas chipoter sur le 100% Aveyron. Parce que c’est beau, ça donne envie et c’est bon.
Il est vrai que Thomas Saint-Léger en connaît un rayon en burgers. Cuisinier et boulanger, il concourt chaque année depuis 2017 à la Coupe de France du burger by Socopa. Et chaque année ses propositions terminent dans le Top 50 ou le Top 100 des meilleurs burgers de France. En 2020, le Black Flambadou conçu par son pote Sébastien Gaches, héraut infatigable du terroir aveyronnais, a obtenu en finale le prix coup de cœur du public.
Tous ces burgers de compète sont dans le livre Burgé d’Aqui, ainsi que dix-huit autres recettes originales, que Thomas Saint-Léger a imaginées à partir de produits locaux qui font la nique à l‘Amérique sur un ton rigolard et gourmand : Bougre de Piot, Smash Burgé d’Aqui, d’Aqui Duck, Exotic Burgé d’Aqui, Faut pas pousser Mémé dans les Orties… « Au commencement, je mettais mes burgers de la Coupe de France sur les réseaux
Tout est expliqué : les pains et leur façon, les fromages locaux qui vont bien, le détail des recettes, le montage… Et c’est joliment photographié par Jean-Louis Bories qui sait donner l’eau à la bouche.
Publié aux Editions de l’Aulne, Burgé d’Aqui fait 80 pages ; il est vendu 25 euros. Un peu plus que le prix de deux menus dans un fast food.